15 février 2010

Le billet, le billet !




Ayé ! Le billet allé simple pour Winnipeg via Montréal est acheté !
543€ Le billet, de Paris vers Montréal dans un A330-300 de chez CorsairFly, puis Montréal vers Winnipeg par un Embraer 175 de chez Air Canada.

Harv’s Air m’a également confirmé mon inscription chez eux, ils pourront ainsi me fournir un lettre à présenter lors de la demande du visa d’étudiant me permettant d’étudier plus de 6 mois.

Ce que cela fait ? Et bien pas grand-chose, à vrai dire, mais la machine est maintenant lancée.

Départ le 21 Juin, 16h !

7 février 2010

18e Salon des métiers de l’aéronautique





Aujourd’hui se tenait le 18e salon des formations et métiers aéronautiques au musée de l’air et de l’espace du Bourget, l’occasion de prendre la température concernant tout ce qui se fait en écoles et organismes de formation en France et à l’étranger.

Si le choix de l’école Harv’s Air au Manitoba semble définitif, il était intéressant de voir ce qui se faisait aux alentours. Ou du moins, d’avoir plus amples détails, puisqu’il s’agissait de mon deuxième salon, le précédent il y a deux ans à Orly.

Au programme, une conférence très réussie sur les différents parcours permettant d’accéder à la place gauche et une horde d’exposants.
Conférence très réussie donc, car très ‘’réaliste’’, là où il y a deux ans, on nous avait servit le métier de pilote sur un plateau doré. Deux pilotes issues de filières plus ou moins autodidactes, et un speaker américain très au fait de la situation actuelle des élèves pilotes nous ont expliqués de manière plus ou moins détaillées les différents parcours, avec leurs avantages/inconvénients, obstacles et bénéfices.

A l’issue de cette conférence, petit tour par les exposants.
Deux écoles Canadiennes sortent du lot : Cargair et Grondair, basées toutes deux au Québec. Si leur situation géographique n’est pas idéale (francophone), le contenu de la formation et les débouchées sont quant à elles assez attirantes. A voir à présent pour les tarifs et la réalité des débouchées. En attendant le plan reste sur Harv’s Air pour un CPL (Commercial), puis éventuel changement d’école vers Perimeter également à Winnipeg, basée sur l’aéroport international, ou bien Cargair/Grondair au Québec, puisque la langue anglaise aura été pratiquée au préalable durant la formation CPL au Manitoba.

Bref, pas de changements drastiques en ce qui concerne le début de formation, la suite quant-à elle prendra peut-être une autre allure… Affaire à suivre donc.


Sinon le musée de l’air et de l’espace, bien sympathique :)


2 février 2010

Immigration : Toujours plus facile quand on est Français…


C’est bien beau de vouloir aller au Canada, mais il s’agit d’un peu plus que des vacances : J’y vais pour me former, pour y travailler, y résider, y consommer et le tout pour plusieurs années. Il me faut donc immigrer.
Facile à dire, la pratique c’est autre chose.

La demande de résidence permanente est longue, et se fait en deux principales étapes :

Une demande de sélection par le Québec, qui fait autorité en matière d’immigration au Canada.
Il faut pour cela prouver au travers d’un dossier volumineux que l’on est qualifié, que l’on peut travailler sur place, et que le Québec à besoin de nous… Assez dur pour un étudiant de 19ans ! Qu’importe, à l’heure qu’il est mon dossier est à l’étude, compter 6 mois de traitement.

A l’issue de ces 6 mois, si la réponse est favorable, il faut faire une demande au niveau Fédéral :
Envoi d’un dossier dans l’état choisi (dans mon cas le Manitoba) pour faire une demande de résidence permanente. Avoir un certificat de sélection du Québec favorise les chances d’être accepté par les différentes provinces.


En ce qui me concerne, les délais sont trop longs : je devrais avoir une réponse du Québec en Mai, et je pars en Juin. D’autant que la réponse à de grande chances d’être négative.

Je suis donc passé par les PVT : Le Programme Vacance-Travail. Il s’agit d’un programme de mobilité des jeunes entre différents pays, dont le Canada. Les places chaque année sont limitées, mais l’obtention d’un PVT permet de résider 1 an au Canada et d’y travailler. Une extension de durée étant parait-il très facile.
Dans mon cas, cette année me servira à faire ma demande de résidence permanente au Manitoba : en effet y résider depuis plusieurs mois lors de la demande aide pas mal les choses.

Mon dossier est donc envoyé aux PVT en Décembre 2009, et début Janvier je recevais mon permis de travail pour un an à compter de la date d’entrée sur le sol Canadien.

Canada : Le pourquoi du comment


Nous voici donc en Janvier 2010, cette histoire d’aptitude Classe 1 Européenne est en partie réglée. En partie car l’intitulé exacte de la déclaration est :

''Décision n°xx/xxxxxx du 21/10/2009 modifiée. APTE CLASSE 1 ET CLASSE 2 PAR DEROGATION. Port de correction optique adaptée obligatoire en vol + une paire de lunettes de secours en cabine. Surveillance semestrielle au CPEMPN de PERCY. Dossier à représenter dans 12 mois au Conseil Médical.''

Ce qui signifie qu’en Juin je devrais retourner à Paris passer une visite de surveillance, ainsi qu’en Janvier 2011. A l’issue de ces deux visites, le CMAC pourra alléger la surveillance, chose qui serait la bienvenue puisque d’ici à Janvier, j’aurais fais quelques milliers de kilomètres !


Mais passons, le sujet étant à présent le Canada.

Pourquoi le Canada ?
Le Canada c’est beau ! Oui, enfin pas uniquement. Le Canada est en grande partie anglophone, proche des Etats-Unis, et surtout est beaucoup moins cher en terme de formation aéronautique !

Et aurais-je oublié de mentionner que les normes médicales ne sont pas les même qu’en France ?
En effet, à l’instar des Etats-Unis, la règlementation Canadienne est beaucoup moins exigeante que la règlementation Européenne, qui plus est appliquée à Percy ! Cette dernière étant jugée bien trop sévère, puisqu’appliquant des normes quasi militaires…


L’idée a donc fait son apparition lors de la première décision d’inaptitude, c’était le plan ‘’si tout tournait mal’’ en France. Et d’ailleurs tout à très mal tourné jusqu’à Janvier ! De fil en aiguille, et de refus en refus, le projet Canada a pris forme jusqu’à devenir réellement concret et quasi définitif cet été.
Et petit à petit, d’une solution de secours ce projet est passé au premier plan, pour finalement ETRE mon projet d’avenir : Je vais au Canada pour devenir pilote pro, et puis c’est tout !

A présent que je suis apte Classe 1 en Europe, autrement dit que je peux exercer la fonction de pilote de ligne en Europe, je sais que j’ai un plan B si ça ne marche pas au Canada, et ça, ça fait un bien fou ! Voyez comme tout à changé en quelques mois : La France et l’Europe constituent à présent mon Plan B :) .


Voilà, je ne m’étendrais pas d’avantage sur les causes, je pense qu’elles sont claires. La suite sera donc consacré aux différentes démarches effectuée pour concrétiser cette immigration.

France : CPEMPN et CMAC


Beaucoup de lettres, et beaucoup de problèmes…
Comme promis, voici le détail sur le calvaire qu’a entraîné la confrontation avec ces deux monstres depuis presque un an.
Attention, article à rallonge !


Pour commencer, quelques définitions :

CPEMPN ou CEMPN, Centre Principal d’Expertise Médicale du Personnel Navigant.
Dans mon cas le CPEMPN de Percy, à Paris : un hôpital militaire dispensant les visites médicales d’admissions et les renouvellements d’aptitude pour les pilotes et les PNC (hôtesses, stewards), civils et militaires.
La visite d’admission prend environ une demi-journée et se compose de toute sorte d’examens médicaux.

CMAC, ou Conseil Médicale de l’Aéronautique Civile, autrement dit la branche médicale de la DGAC, Direction Générale de l’Aviation Civile. Ces derniers sont chargés de l’attribution des aptitudes médicales et des dérogations en cas d’inaptitude. Ils étudient les dossiers des demandeurs une fois par mois, et délivrent à l’issue les dérogations, surexpertises et autres joyeusetés.



Tout commence donc pour moi le 10 Mars 2009, puisqu’après 2 ans en tant que pilote breveté, je décide de passer la fameuse visite médicale Classe 1. A savoir que la règlementation Européenne délivre deux types d’aptitudes : la Classe 1 pour le personnel navigant professionnel, et la Classe 2 pour le personnel navigant privé. Je disposais pour ma part d’une Classe 2 déjà renouvelée à deux reprises.
Le jour J arrivant, me voilà dans cet hôpital rempli de militaires. Tout se passe à merveille, je suis en excellente forme, audition quelque peu fragile à cause d’une sombre histoire de coup de feu et de grenade quelques mois plus tôt… Cœur en parfait état, respirations normale, aucun problème en médecine générale, bref ça s’annonce pas trop mal !
Seulement dernier examen : la vue ! Ah la vue… « Mais tu as des lunettes tu ne pourras jamais faire pilote ! », combien de fois ais-je entendu ça ! A savoir que le port des lunettes est autorisé, dès l’instant où la correction assure une vision à 10/10. Je ne me fais donc pas particulièrement de soucis à ce niveau, et j’ai bien raison : l’examen est bon.
Seulement la vue est étudiée sous tous ses angles : vision de près/loin, couleurs, relief… Relief ! C’est là que ça coince, du moins sur le papier. Si ma vision du relief est bonne, il n’en demeure pas moins que j’ai ce que l’on appelle une diplopie, à savoir que je vois double puisque mes deux yeux ne fonctionnent pas ensemble… Euh soyons plus précis ! Je vois double dans le secteur extrême-gauche, si je fixe un point au maximum de la vision sur la gauche. Seulement voilà, c’est une cause d’inaptitude, et la sentence est sans appel : « Vous étudiez la physique ? Et bien continuez… », le docteur a su trouver les mots justes ce jour là. Après avoir rempli le formulaire de demande de dérogation, je ressors vers midi avec une inaptitude médicale Classe 1, et mes yeux pour pleurer (en l’occurrence, la dilatation de la pupille par 2 reprises lors des examens !).


Bon, inapte certes, mais une demande de dérogation est à l’étude, so wait and see, après tout je suis pilote privé, apte Classe 2, alors profite Arnaud !
Je profite donc sous la forme d’une heure d’instruction à la voltige, l’heure de vol la plus mémorable à ce jour. Mais je m’égare.
Un mois après, la décision du CMAC, le comité médical, arrive. Cette dernière est assassine : Le CMAC a non seulement décidé de refuser ma demande de dérogation, mais a de plus déclaré une inaptitude Classe 2 !
Petit coup de fil au CMAC pour quelques explications. La version des toubibs : Mon problème de diplopie, aussi faible soit-il, peut « entraîner une fatigue importante sur des vols de longue durée ». Ouais, sauf qu’en tant que pilote privé, je ne peux pas voler bien plus de 3h d’affilé… Et pourquoi cette inaptitude maintenant ? « Il y a correspondance entre les critères Classe 1 et 2 concernant la diplopie ». En gros, les examens médicaux Classe 2 ne sont pas assez poussés pour détecter ce genre de petit problème, seulement dans les textes, les critères sont les même à ce niveau. Mon problème ayant été détecté, cela me vaut l’inaptitude C1 et 2.


Les choses commencent à prendre une tournure assez désagréable, et il est temps de faire quelque chose si je ne veux pas enterrer définitivement ce beau rêve.


Après avoir effectué quelques recherches sur mon problème, lu quelques témoignages de personnes dans la même situation (nombreuses !) et reçu beaucoup d’aide d’une communauté très active, je commence des séances de rééducation pour mes yeux : l’orthoptie.
Un mois environ, une douzaine de séances et une vue corrigée de manière plus que correcte, et j’envoie un dossier au CMAC avec mes nouveaux résultats.
Un mois après c’est le même courrier : Inapte classe 1 et 2…
Beaucoup d’espoir pour une grande déception, et le rêve qui s’éloigne à grand pas.

Alors que je rends visite à mon cher aéroclub pour solder mon compte pilote (rien ne sert de laisser de l’argent qui ne sera de toute manière pas utilisé), je parle avec un instructeur qui a ce qu’on pourrait appeler de l’expérience (Lieutenant dans l’armée de l’air, pilote de chasse retraité en pilote de ligne et à présent instructeur dans notre aérodrome !).
Ce dernier me conseille d’aller voir mon médecin aéro, ce dernier m’ayant fait passer ma classe 2, et de lui demander de refaire un examen pour demander une dérogation classe 2 uniquement, il n’est alors même plus question d’espérer une Classe 1.
Le toubib en question constitue alors un dossier complet avec mes résultats d’orthoptie, un rapport attestant une aptitude classe 2 et la fameuse demande de dérog. Quelques semaines plus tard, la décision est la même : inapte classe 1 et 2, avec cependant une mention assez étonnante :

''Décision du 10/03/2009 modifiée : INAPTE CLASSE 1 ET CLASSE 2''

Ce qui veut dire, en gros, que la décision d’inaptitude est changée, mais que je suis quand même inapte ! Allez y comprendre quelque chose !
Le fait est que le CMAC veut que je passe une surexpertise à Percy pour confirmer les valeurs envoyées.
Chose faite en Octobre 2009, je retourne donc dans ce cher CPEMPN pour repasser l’ensemble des examens de la vision. Décision : Inapte C1 et 2 … Mais « dossier à représenter au conseil médical ». On m’informera au téléphone (une toubib charmante, moi qui était sur le point de pousser une gueulante !) que le conseil demande à ce que je repasse une visite 6 mois plus tard pour s’assurer que ma vision s’est stabilisé. En effet mes résultats leur ont plu cette fois-ci !
Seulement voilà, dans 6 mois, je serais à plus ou moins à 2 mois de mon départ pour le Canada (j’y reviendrais dans le prochain article), et ça ne m’arrange pas du tout !
Mais allez savoir pourquoi, je reçois une convocation, 2 semaines plus tard, pour une surexpertise à Percy en Décembre !

Cela me laisse peu de temps, mais je prends rendez-vous avec mon orthoptiste : il me faut des séances de rééducation avant cet examen, pour être au point ! Chose faite jusqu’à la veille dudit examen. Ce dernier se passe plutôt bien, le médecin me confirme que les résultats sont relativement les même que la dernière fois, donc ça sent plutôt bon.

Nous sommes donc en le 8 Décembre lorsque je passe cette visite, j’attends une réponse à la fin du mois… Mais le CMAC prend des vacances ! Donc la lettre n’arrivera qu’en Janvier.


Si la première décision d’inaptitude m’a donné l’impression de voir mon rêve courir loin de moi, la lecture de la décision de Janvier à eut l’effet d’un mur en pleine face ; '' APTE CLASSE 1 ET CLASSE 2 par dérogation'' (à y regarder d’un peu plus loin, ce mur portait l’inscription « Pilote »).




Voilà en résumé la bataille acharnée livrée contre la DGAC, que j’ai fini par remporter, après 1 an de rude combat !

Si ce « périple » fut nerveusement et moralement désastreux, il a aussi couté extrement cher. Une visite d’admission coûtant environ 400€, une surexpertise 100€, ajoutez à cela les innombrables allers-retours à Paris, les consultations orthoptique et accessoirement les coups de téléphone !


Vous me direz, et le Canada dans tout ça ? Et bien c’est venu en parallèle, mais par soucis de clarté dans un récit déjà complexe, je l’aborderais à part.

Ouverture


Bonjour à tous !
Commençons ce blog comme il se doit :


Tout d’abord pourquoi ?
Et bien pour archiver et mettre à la disposition de tous les différentes démarches, étapes, difficultés rencontrées sur UN des longs parcours menant, dans le meilleur des cas, au plus beau bureau du monde. Ce dernier ne constituant qu’un exemple parmi tant d’autres possibles.

Dans le cas présent, il s’agit d’une expatriation au Canada, avec en bonus un résumé du parcours du combattant que constitue le passage par les CPEMPN français, à savoir les hôpitaux chargés d’effectuer les visites en vue de l’aptitude médicale du personnel navigant professionnel.
A noter que l’idée même du blog vient de Greg (son blog : http://canadafly.blogspot.com/), un Français aujourd’hui pilote au Canada, son blog m’a énormément aidé.


Ceci nous amenant à la deuxième question existentielle : Qui sus-je ?

Pour faire court, je m’appelle Arnaud LEBON, 19ans résidant au Mans.
Pour faire long, je rêve de devenir pilote depuis le jour où un commandant de bord de la compagnie Air Caraïbes m’a permit de faire un vol inter-îles sur le siège du copilote, il y a environ 5 ans de cela, sans mentionner ma passion inné pour l’aviation (ce pilote n’a jamais fait que me « pousser à l’acte » !).
Après une formation de pilote privée menée sans encombre de 2005 à 2009, je me suis heurté aux exigences médicales Française (certains disent Européennes mais ce n’est pas toujours vrai en pratique…).
Tout cela sera décrit par la suite, inutile de s’étaler d’avantage.

Et pour finir, un grand merci à Rémi David, pilote Toulousain dans une situation similaire à la mienne, pour le nom de ce blog !