22 juin 2010

Départ



« Je suis aujourd’hui plus ou moins au sommet. Commandant de bord sur B747, j’ai un salaire de rêve, mais ça fait toujours mal d’entendre les gens dire que j’ai de la chance. Tout pilote sait à quel point il est difficile d’atteindre ce niveau, que tous les obstacles possibles se mettent en travers du chemin. Je préfère me dire que je l’ai mérité. » Tels furent les mots du commandant de bord de mon vol vers Montréal.

Ainsi aujourd’hui commence mon périple.
Après un réveil vers 8h et quelques préparatifs de dernière minute (RDV pour mon renouvellement de Classe 1 FR en décembre), mon amie vient me chercher pour m’emmener à la gare du Mans. Les au revoir sont brefs mais difficiles… Tout un tas d’émotions se bousculent dans le train, heureusement que le trajet est court !
Arrivé à Montparnasse, je me dirige vers les cars Air France accompagné d’une charmante dame se rendant à Orly Ouest pour Bastia où elle commencera sa retraite.
Etrange sentiment à mi chemin : après plusieurs heures de stress et de nostalgie, je me sens soudain joyeux, heureux de cette nouvelle vie qui m’attend ! Ca fait un bien fou, mais ça ne dure pas bien longtemps. Certaines choses ne veulent pas encore me laisser quitter entièrement la France…
La suite s’enchaine à un rythme agréable, pas trop d’attente, pas de précipitation, je suis rapidement dans l’avion. Ah l’avion ! Grosse surprise du jour. Au lieu de l’A330-200 prévu, la compagnie à affrété un B747-400. Wah, « The Queen of the Sky », une merveille !
Je profite du retard causé par une alerte à la bombe dans le terminal pour aller voir les pilotes avant le décollage. Ces derniers sont très accueillants et partagent leurs expériences, me conseillent. Un plaisir de se retrouver dans l’étroit cockpit du B747.
Vol de 6h42 sans histoire, très agréable même si les sièges sont un peu trop serrés à mon goût.
Arrivée sur Montréal avec donc une trentaine de minutes de retard.
Première frayeur puisque j’apprends que je devrais passer aux douanes et retirer mes bagages avant de réenregistrer et embarquer pour mon vol vers Winnipeg !
L’arrivée est marquée par cette image très américaine du pays : La police nous attend à la sortie de l’avion, 2m après la porte de l’avion dans la passerelle, pour contrôler les visas. La police est présente partout avec leur informe très US qui ne donne pas du tout envie de faire des conneries !
Je me rends donc aux douanes vers 18h30, pour être traité vers 19h et enfin quitter les douanes à 19h35 avec mon permis de travail. Problème, les agents refusent de m’accorder le droit d’étudier, indispensable pour Harv’s Air.


Mon vol est à 20h et je dois toujours récupérer et réenregistrer mes bagages ! Je récupère donc ces derniers et me précipite vers les correspondances. Je n’y vois hélas pas mon vol ! Gros stress, je demande de l’aide à un agent de l’aéroport, qui m’indique l’emplacement de toutes les correspondances : j’y vois enfin mon vol, décalé à 21h40, ouf ! Largement le temps.
Allé, on se calme, tout va bien et j’ai même le temps d’écrire ces lignes :)




Bon, j’ai pris mon temps pour écrire la suite, et pour cause…
Me voici donc dans un Embraer 175 d’Air Canada. Très spacieux, deux rangées de sièges de chaque coté, beaucoup de place pour les jambes et des sièges très larges dans ce petit avion. Je me retrouve tout seul dans ma rangée, parfait !
Le vol est cependant long : 3h10 seulement mais les écouteurs étant payants, pas de film… Je somnole entre deux turbulences, très présentes lors de ce vol de nuit jusqu’à Winnipeg.

Mes parents m’attendent à l’aéroport, car ces derniers sont arrivés depuis plusieurs heures déjà. Avec plus d’une heure de retard, mes parents on eût le temps de s’inquiéter : en effet mon vol n’était affiché nulle part ! Un vol fantôme. Heureusement un employé de l’aéroport leur a confirmé le décollage de mon avion.
Le temps d’une petite collation, et nous voilà l’hôtel. Le coin est assez sordide de nuit, une espèce de motel pour routiers proche de l’aéroport. Ceci dit la chambre est spacieuse et bien équipée, rien à dire à ce niveau là !

La nuit ne sera pas vraiment profitable, puisque je ne parviens pas à trouver un véritable sommeil malgré la fatigue, encore trop de choses qui se bousculent dans ma tête.

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